Mets-moi comme un sceau sur ton coeur, comme un sceau sur ton bras,

Sam TAYLOR-WOOD, video still from Pietà, 2001,

 35mm film/DVD. Courtesy White Cube Art, London and the artist. 

Rendre compte d’une biennale n’est pas chose aisée. Très vite, nous nous retrouvons submergés par un sentiment océanique dont nous ne percevons l’infini ; l’infini des œuvres, les échos, les réponses, les dialogues entre elles.












Certaines se détachent parmi d’autres: le nom de l’artiste, l'affinité, la surprise ou simplement la curiosité  Rendre compte d’une biennale se révèle donc d’une gageure, d’un pari qu’il me semble impossible à tenir. D’autant que cette biennale est consacrée à la Photographie : le BIP 2012 à Liège. Pour cette 8ème édition, pas moins de sept lieux seront occupés sans compter sur le "Off".

Cette biennale aborde un thème différent à chacune de ses éditions, après « Territoires », après « Out of Control ». Cette fois-ci, le thème choisi par  cette 12ème édition de la Biennale Internationale de la Photographie de Liège. est l’amour.
Le titre de cette biennale  « Only you, only me Images de l’amour, amour de l’image ».

Ce thème est, a priori, moins centré sur les questions de sociétés que les éditions précédentes, mais au combien peut-il être révélateur de notre monde, de notre quotidien. Le mot « Amour » embrasse un vaste champ de possibles : amour fou, amour simple du quotidien amour impossible, ruptures, solitudes mais aussi bonheur, plénitude… Amour, amitiés, liens filiaux, amour des animaux…. Le domaine est vaste, étendu, sans limites....

Qu’est-ce que l’amour ? 




Le partis-pris ici est d'occulter la photographie comme technique, de l'analyser, de comparer les traitements, les déclinaisons sur un sujet précis.  Pas question  de point de vue, de genres (documentaires, plasticiens etc…).  
Juste s’abandonner aux souvenirs,  aux tristesses, aux  souffrances mais aussi aux bonheur, aux plaisirs, aux jouissances que procurent l'amour et à l'amour de l'image

Nan GOLDIN, Rise and Monty kissing, NYC 1988 ©Studio Nan Goldin

Laissons les images parler. Un peu comme une ballade qui prend des chemins de traverses, subjectifs comme toute errance, avec comme point focal, l’une des œuvres majeures, exposée, pour la première fois en Belgique : The Ballad of the Sexual Dependancy de Nan Goldin.

lieu central : une salle de projection, rouge couleur de la passion, rouge des coups encaissés par la vie, rouge de la vivacité de l'amour ! 

De l’enfance au passionnel

Nan GOLDIN, The hug, NYC 

1980 ©Studio Nan Goldin

Rappelons-nous de nos amours d’enfance, les serments faits au pied d’un arbre, dans le recoin d’une cour de récréation… Sur le chemin de l’école

Thomas CHABLE, de la série "Lettre à mes amis"

Sarah Mei Herman, Koosje and Samuel, 2005,

 analog color c-type print mounted on aluminim. 

Courtesy Kahmann Gallery, Amsterdam

Syllabes, timidements, voyelles murmurées…. Contes de fées, Cendrillon, La belle au Bois dormant, le Prince Charmant viennent peupler nos songes....

Les contes s’évanouissent peu à peu. On y croit encore, peut-on y croire encore ? Le cinéma perpétue le mythe… Héros et héroines auquels nous nous indentifions. Mais sait-on ce qu'est l’amour ?


"Passe un bombec!  Un gâteau, Une madeleine…"


Je serai éternel... Nous serons éternels !
Comme nos noms gravés dans le bois d'un chêne centenaire.

Sarah Mei Herman koogie and Samuel
courtesy Kahmann Galery, Amsterdam

Petits partages


       "Tu donnes ton blouson ?"


                                          "et toi ? tu me donne quoi ?"


                                                                                          Baisers volés.... 

Sibylle FENDT,

 from the series Gärtners Reise (Gärtners' Voyage), 2008. 

Courtesy Sibylle Fendt.

Adolescence, les sens s’éveillent, premiers flirts, de ceux que l’on imagine définitifs...
Premiers rapports,  premiers regards où le désir transperce,
Premiers corps enlacés,
Maladresses,
Déceptions… Mais encore, encore, encore !!!!!

Arnis BALCUS, 

from the series "Myself, Friends, Lovers and Others", 2000-04, 

Courtesy Arnis Balcus

Quand on aim’ c’est jusqu’à la mort

On meurt souvent et puis l’on sort

On va griller un’ cigarette

L’amour ça s’prend et puis ça s’jette

                      Léo Ferré "Vingt Ans"

JH Engström

, From the series Trying to Dance. 

Courtesy Galerie VU

                                                             

Puis
les 
amours 
naissent .




Etreintes.


Osmoses
corps, pensées…
Encore un pied dans l’enfance…
le grand retour !
Cendrillon, le Prince charmant reviennent






Attention fragile !




Passion, éternité, passage ?
Bonheur, joie, moments intimes

Sabine KOE,

 from the series Essentials 01. 

Courtesy Galerie NKA, Bruxelles

L’ amour s’épuise


 Le temps s'écoule

Lara GASPAROTTO,

Plage abandonnée Gdansk 2010. 

Courtesy Lara Gasparotto/Galerie Stieglitz 19, Anvers

Le quotidien s'installe sans prévenir, les petites attentions se dissolvent dans l'habitude, les mots sussurés deviennent rares. Le monde extérieur reprend le dessus. 

Jean-Claude DELALANDE, les courses, 2007, photographie et tirage numérique jet d’encre, 32x42 cm.
 Courtesy J-C Delalande

Le temps des ruptures, des jalousies, du déclin s'approche, peu à peu, insidieux, latent, lanscinant !

Elina BROTHERUS,

de la série "Das Mädchen sprach von Liebe", 1999

Chromogenic Color Print, Edition 2/10, 70X88cm

Courtesy gb agency

les corps se détachent l’un de l’autre....  Sommeils, maintenant seuls, dos à dos. La fusion s'épuise… Tromperies, duperies, faux-semblants… Tout n'est que mensonges

Antonio CABALLERO, Revista Capricho, ca 1980, 2009

Tirage aux sels d’argent, 100 X 100 cm

Courtesy Galerie Polaris

Moments où l’on résiste, où l’on y croit encore, moments où l’on endure, empreintes marquées dans la chair… Incompréhensions… Distorsions… L’harmonieuse idylle se désaccorde… Confiance rompue, rongée, mais indicible, invisible, inexprimable… Oui, une fatigue inexprimable.....

Lara GASPAROTTO, 

Margaux Los Angeles 2011.

 Courtesy Lara Gasparotto/Galerie Stieglitz 19, Anvers

Et l’on croit y toujours, l’être que l’on aime, que l’on a aimé ne peut être ainsi… Jusqu’au bout, prêt à tout subir; emportements, tempêtes, chaos intérieurs… 

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Nan GOLDIN, Heart-shaped bruise, NYC 1980 ©Studio Nan Goldin

Cicatrices … 
Stygmates...

Consumer la rupture…

Solitude ou séduction

Dans la plaine des grandes solitudes...
Pleurs enfouis au fond du lit...
 présence/ absence, où l’on cherche encore le corps de l’autre…
Trop tard,  le voile noire s’est levé !

Erwin OLAF

“Caroline Portrait”

2007

Lambda print/diasec/wooden frame

Collection Flatland Foundation

Courtesy Flatland Gallery Utrecht/Paris

L’attente d’un signe. Les supplications… Lui, elle, nous… Rien !

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Elina BROTHERUS,

de la série "Das Mädchen sprach von Liebe", 1999

Chromogenic Color Print, Edition 2/10, 70X88cm

Courtesy gb agency

Dépression

« Effondrement énergétique, une sorte d’épuisement général qui affecte autant le physique que l’intellectuel et le moral. Tout effort parait alors hors de portée… »

                                                                                                    Clément Rosset  Route de nuit

Alors, il faut sortir de ce cercle vicieux, un amour chasse l’autre, parait-il… Retrouver son corps, l’estime de soi…

Patty CHANG, Fountain, 1999
Collection 49 Nord 6 Est – Frac lorraine, Metz (FR)
Photo : Rémi Villaggi
© P. Chang

Reprendre le lourd chemin....  Des traces, indélébiles, années après années, s'accumulent. Souvenirs, regrets...

Bertien Van Manen, Sofia,2002
from the serie Give me your image,1998
courtesy camera galerie, Paris

Depuis l’enfance, depuis ces premiers échanges… Les pertes succèdent aux pertes....


Replis....  

Chrystel MUKEBA, from the series "Confrontations".

Courtesy Chrystel Mukeba.

Fardons-nous alors, d’abord sans illusions, juste pour le « fun », exorcisons le sort jeté et lançons nous dans l’aventure.

Daniele BUETTI, I dont like this lovestory, SIR! , 2009

Perforated C-Print

Courtesy Hilger contemporary, Vienna

Avec un sentiment mêlé de méfiance mais surtout de plaisir, se faire plaisir,
l’amour  aux orties ! .Parmi les mauvaises herbes.... Les rebus de nos traitresses hypnoses...




Tracer son chemin seul....
Et jouir et jouir et jouir... Dégorger notre propre plaisir, trop longtemps délaissé pour l’Autre…

Angel VERGAGA,

 film still from Deux corps amoureux (performance, 2004).

 Courtesy Stella Lohaus Gallery.

                                                                                                             Soyons libres…

Alors l’amour ne dure qu’une nuit,
                 
                                                       qu’une heure,
                            
                                                                              qu’un instant, le temps d’un regard…

© Ed van der Elsken / Nederlands Fotomuseum.

 Courtesy Annet Gelink Gallery.

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

« A une passante » Charles Baudelaire














Amour :   don, sacrifice 


Moniales, prêtres, ascètes, amour et sacrifice pour un absolu, 
pour une idée inexistante

Roland FISCHER, série "Moines et moniales",

 c-print diasec, 170 x 120 cm,

  courtesy Galerie Sollertis, Toulouse

t 2,1. Je suis la fleur des champs, et le lis des vallées.

Ct 2,2. Comme un lis parmi les épines, telle est ma bien-aimée parmi les jeunes filles.

                                                                                         Cantique des cantiques

Hervé GUIBERT, Autoportrait à NY, 1981.

Courtesy Galerie Agathe Gaillard, Paris

Nous ne pouvons et ne pourrons jamais prouver notre amour. Chacune de ses manifestations réclame toujours une preuve. L'amour est insatiable jusque dans la mort.






bip 2012
8ème biennale iinternationale de la photographie et des arts visuels de Liège
"ONLY YOU? ONLY ME"
Du 10 mars au 6 mai 2012


http://www.bip-liege.org/fr/accueil/