20/05/2010

Comme un écart à l’équilibre ; l’enfance de l’art…














Des phrases courtes, incisives, inscrites dans un geste rapide, brutal même. Des phrases aux limites de l’injonction : des slogans… Mots d’ordres, mots lâchés pour percuter, pénétrer les esprits, s’inscrivent sur des supports, toiles ou papiers sans châssis, accrochés à même les murs. Une technique « pauvre », rudimentaire ; palette de couleurs restreintes : jaune, noir, rouge, orange…
Une grammaire picturale réduite donc à une extrême simplicité, du « Low tech » comme le dit lui-même Georges Autard. Une peinture pour tous…


Histoires de peintures…

Pourtant les travaux présentés par Georges Autard, bien que celui-ci s’en défende, entretiennent avec la peinture et son histoire, une relation plus complexe qu’il n’y paraît.
Dans chacune des surfaces proposées par le peintre ressurgit l’histoire de ce médium.
Il suffit de regarder avec attention le traitement d’abord trompeur de ces surfaces aux tempéraments rageurs Apparaissent alors de subtils jeux de profondeur, de superpositions les utilisations de formes géométriques, les collages employés en superpositions renvoient à l’histoire de la peinture moderne, celle des avant-gardes, cubisme et constructivisme, celle de l’expressionnisme abstrait et du minimalisme…


Comme il titilla les nymphéas de Monet dans cette série de diptyque qui détournaient ces fameux nymphéas, fleurs intouchables de l’histoire de la peinture… Autard construit sa peinture en prenant le contre-pied de Greenberg le grand théoricien du Minimalisme pictural. D’une part, par l’usage de l’écrit qui de signifiant devient signifié, mais surtout proposant une peinture où l’on retrouve les effets illusionnistes d’une troisième dimension, effets que dénonçait à grands cris Greenberg et ses épigones.


Autard provoque la peinture, combat et maltraite la surface, qu’elle soit toile ou papier.
Il serait trop aisé et trop facile d’assimiler Autard au mouvement « Bad painting » des années quatre-vingts dont l’un des représentants les plus connu fut Julian Schnabel, passé depuis réalisateur.
Il fait certes de la « non-peinture », mais ne se rattache en aucun cas à ce mouvement. Les racines sont plus profondes, Il faut chercher des filiations plus lointaines, le Suprématisme comme nous l’avons vu précédemment.
Georges Autard est l’un de ces rares peintres dont le travail trouve une filiation au Body Art. Il en introduit certaines pratiques issues de la peinture : Pollock, Klein, le mouvement japonais Gutaï…
Ses peintures sont comme autant de réactions, de propositions du corps…
Autard frôle Pollock quand celui-ci livrait batailles sur batailles avec ses toiles, la technique du dripping. ne redoute pas l’accident, l’imperfection…



Par ses « prosternations » issues de pratiques de prières des moines tibétains qui consiste à ramper sur le sol et présentés comme des « Wall paintings » il partage avec Yves Klein, ce goût des empreintes au travers la célèbre série des « empreintes », mais aussi au mouvement Gutaï, notamment Kazuo Shiraga.
Un autre repère, Yves Klein fut l’une des premières ceintures noires de judo en France, et Autard pratique, lui, jutsju. Leurs œuvres sont marquées d’une grande spiritualité d’autant que Georges Autard entretient une quotidienneté avec le bouddhisme.

Zen spirit et punk attitude

Zen et Punk ! Deux termes à l’apparente contradiction, que l’on classerait bien volontiers dans un dictionnaire comme antinomiques. Zen et Punk ne sont pas contradictoires. Ils sont particulièrement adaptés à la production picturale de Georges Autard, Zen spirit dans cette recherche de l’économie de moyen et du geste juste. Punk Attitude dans cette entreprise « trashy » de déconstruction et relecture que nous offre le peintre. Zen et Punk dans l’adoption du « low tech » se rejoignent dans la simplicité d’exécution et son unicité.



Aussi, cette quête de spiritualité dans le Bouddhisme paraît troublante, surprenante et en contradiction avec la violence que dégagent ses toiles aux yeux du profane.
Mais cette violence n’est pas incompatible avec la spiritualité. Cette violence est expulsion. Dans l’une de ses toiles, le peintre proclame « Mon noir n’est pas triste, il est violent ».
Que nous vaut alors de subir cette violence qui se projette devant nos yeux, nous happe puis nous agrippe dans cet intervalle crée par le regard… Il nous vaut la réfléxion sur le geste.
Certes la toile, la surface entamée revêt son importance dans le travail de Georges Autard. Mais l’avant et l’après sont tout aussi primordiaux.


L’avant pour cette concentration, l’après qui offre le sentiment océanique de relâchement… Entre, il y a le médium peinture, qui vient se plaquer sur le support…
Dans le « Yabusame », le tir à l’arc rituel japonais, où le cavalier, après avoir lancé son cheval au galop, décoche sa flèche sur une cible au cri de « In yo in yo » que l’on peut traduire littéralement « obscurité et lumière ». Cri faisant slogan, faisant corps…
Et si il fallait analyser le processus créatif de Georges Autard, il y aurai d’abord la méditation, la concentration, la tension puis le relâchement. La toile devient le réceptacle de cette tension.




Vous ne voyez pas ce que vous voyez…

Les inscriptions que le peintre expulse de son corps, de sa méditation tels que slogans, pictogrammes ou scansions sont, à l’égal de la peinture ; allègées de toute tentation maniériste, et traitées dans un vocabulaire simple.
La reproduction, la déclinaison du même terme dans les séries « Paradise now » ou « Wisdom and Compassion » proposées ici, s’assimilent à la cantilation de mantras. dites, redites, prononcées à l’infini depuis des siècles, aux moulins à prières tournés sans cesse par les moines ou les pélerins afin que les prières ne cessent un seul instant. Cette répétition impérative qui confine à l’imprécation, s’opère chez Georges Autard par le biais d’une seule phrase courte, modulée par la couleur, la forme, la taille, les effets de profondeurs surgissant de la même matrice créatrice, unique et universelle.
Les mots sont parfois dédoublés, repassés… Le dédoublement, l’écriture, le slogan nous renvoient à l’impermanence de toute chose, de tout être…
Le semblable ne sera toujours que dissemblable…
Ainsi Georges Autard a déjà entamé depuis l’enfance de son art, la longue et inexorable valse des vies à venir…
expo du 03 juin (vernissage) au 31 aout 2010
KUNSTBÜROBERLIN UHLANDSTRASSE 162
http://www.kunstbueroberlin.de/kdgalerie_autard.html






































09/05/2010

Géographies intérieures




















Demeurer, se fondre pour un temps dans une ville peut s’assimiler à une visitation dans le sens religieux du terme… Vincent Dieutre est l’un de ces rares passeurs qui nous plonge dans l’univers secret d’une ville. Non point sous son aspect spectaculaire, mais dans ses périphéries, ses marges… La ville, chez Dieutre,prend autant la forme d'un état des lieux que d'une radiographie intime . Parfois perce la lasssitude, l'amertume, le regret.... La ville chez Dieutre se déploie ou parfois se referme au gré du réalisateur et peut se résumer à une chambre d'hôtel dont seules les ambiances off laissent deviner la localisation.

Dieutre ne ressent pas une ville, il la respire… Et ce jusque dans la lutte finale avec la vie...

Buenos Aires… Buenos Aires… Ville magique… Où résonnent toujours Carlos Gardel, Piazzolla et bien d'autres inconnus…
Ville dont la géographie urbaine résonne curieusement avec Paris au point qu'elles se confondent parfois ; mêmes avenues, mêmes bâtiments Haussmaniens…Une ville qui sous ses couverts paisibles, sent le sexe, la mort, la politique à chaque bistrot, à chaque coin de rue , Buenos-Aires ; ville de Borges, de Bio-Casares…
Ville labyrinthique, où le corps et la raison s’égarent... Ville où chaque passion devient immortelle et finit noyée dans le Rio de la Plata

Bribes d’images, vues prises à la dérobée, saisies au hasard des multiples errances, et parfois remontées quelques années après, nourrissent les fictions de Dieutre … Filmé en Argentine. « Despues de la revoluccion » n’échappe pas à cette règle. Les images qui constituent ce film procèdent souvent du journal intime, de glanages divers, d’une caméra stylo...

Surtout ne pas chercher ici des cadres déllimités tracés au cordeaux, de la belle image bien lêchée. Dieutre sait et peut le faire... Il suffit de se laisser guider dansl'errance, dans les fulgurances filmiques, laisser son oeil vagabonder pour comprendre combien est fort, intelligent et risqué le cinéma de Dieutre.
« Despues de la revolucccion » ne s'éloigne pas des thématiques développées par Dieutre depuis quelques années déjà : sexe, amour, errance, drague, solitude vieillesse… Il a cette constante du resassement, de revenir creuser à un endroit précis où il lui semblerai avoir oublié quelque chose... Il revient sur les lieux, les apprivoise de nouveau, se les tatoue dans la mémoire...


la voix du « je » narratif se pose en off. Une voix aux textes d’une intense ciselure ! Un travail vocal qui mène à la littérature. Des textes dit, écrit après coup, après montage. Des textes qui s’opposent au flux hésitant et approximatif de l' immédiateté, qui se refusent à l’automatisme et à la traduction d’un flux de pensée saisit sur le vif…
Dieutre poursuit sa pensée, creuse les mêmes sillons, utilise les mêmes motifs, et les épure à mesure de ses films… Voix polyphoniques dans « Bonne nouvelle », un seul narrateur pour « Despues della revoluccion »

Comme ses autres films aussi, se joue des lignes de démarcations imposées entre sphère privée et sphère publique. Bien au-delà d’une auto-fiction de façade ne pouvant leurrer que les regards inattentifs, l’engagement cinématographique et radical de Dieutre percute de plein fouet les relations du « je » et du « nous ». De ces relations, il en resitue les enjeux politiques. Et à ce jeu de non dupe, Dieutre vise, tire et fait mouche terriblement !

« … D’une part le dehors, d’une part le dedans, ça peut être mince comme une lame, je ne suis ni d’un côté, ni de l’autre je suis au milieu, je suis la cloison, j’ai deux faces et pas d’épaisseur c’est peut-être çà que je sens, je me sens qui vibre, je suis le tympan, d’un côté c’est le crâne, de l’autre le monde, je ne suis ni de l’un, ni de l’autre… »

« L’innommable » Samuel Beckett

Ces quelques mots issus de Samuel Beckett illustrent avec grande justesse le travail entamé par Vincent Dieutre depuis plusieurs années déjà.
Le cœur de son travail : l’oscillation entre le soi et le monde.
Chacun d’entre eux est touché par cette citation de l’étrange secret, par cette grâce dialectique, cette étrange magie qui verse


Privé versus public

Si un phénomène marque l’art et la littérature des années 90, c’est justement l’apparition de ce dispositif auto-fictionnel. Serge Doubrovsky, et à sa suite, Christine Angot ou encore Hervé Guibert pour la littérature, Sophie Calle, prise maintenant entre les lettres de ses amants et sa cartomancienne, , Rebecca Bournigault et bien d'autres s'en revendiquèrent.

Ce phénomène de l' inflechissement sur soi répond, ou plutôt tente de répondre à ce qu’on a appelé la fin de l’histoire, la fin des idéologies et des grands mythes ; chute du mur de Berlin, disparition du bloc de l’Est.
Ce retour, ce repli sur soi répond avec une trop grande facilité bien souvent à cette tentation désespérée de pallier aux renoncements et aux désillusions successives, à toutes ces pertes idéologiques.
Alors apparurent ces micro-histoires, ces mythologies personnelles, ces tentatives désespérées et souvent désespérantes, voire navrantes de se raccrocher finalement à la bouée salvatrice qu’est le soi.




L’affirmation du « je », la mise en scène de sa propre personne, les mots sont lancés ! « Encore une énième resucée de ces travaux nombrilistes qui sont légions dans l’art contemporain, la littérature ou encore le cinéma. » s’exclament déjà certains. De l’art d’étaler ses « cochonnerie » comme disait Artaud, sur la place publique ! Le « je » rebute, agace, énerve et pourtant, il ne cesse d’envahir notre monde… L’intimité devient paradoxalement publique. L’intimité pour exister se doit d’être en perpétuelle recherche d’incarnation…

« Mythologie de l’authenticité et de l’émotion mais aussi du retrait, les postures intimistes sont bien souvent celles de l’à côté, de l’écart, de l’en deçà. Echapper aux codes sociaux et aux formatages culturels, se soustraire à l’aliéniation généralisée des corps en s’enfantant comme corps-sujet, loin de la menace du monde »



« Pour un nouvel art politique » de Dominique Baqué

Ces figures de l’intimité deviennent certes des lieux où l’on peut se nicher, où encore, à l’image des trois singes, se cacher les yeux, se boucher les oreilles, et fermer la bouche ! Adopte une attitude fœtale, intra-utérine… Mais cet illusoire échappatoire peut aussi servir de tremplin à la lutte ! Vincent Dieutre en fait une brillante démonstration à chacun de ses films
L’intime renvoie la notion de sublime, la notion de beauté est un passé révolu… Dieutre, mi-chien, mi-loup, rode aux alentours de ces frontières… Son ombre se dessine à chaque coin de ruelle… Il ne se donne plus à la beauté, si temps est qu’il le fisse un jour, il l’exaspère !
Les corps de Dieutre et de son ami argentin montrés dans toute la crudité de l’amour dans une séquence de « Despues della revoluccion » participent de ce sublime mais aussi de ce passé révolu… Les rides creusées, les visages épaissis, les muscles flasques, les sexes tendus… Tout ceci filmé avec une extrême pudeur de la main de Dieutre lui-même. Là se revèle encore la question du dehors et du dedans dans la gradation de l’intime : Dieutre, témoin et acteur…





Le film de Dieutre laisse prise aussi à un singulier désenchantement, ce passé trop révolu, passé de la révolution d’où le titre peut-être ? Que peux-t’on faire après avoir loupé une révolution, Que reste-t’il ? Que reste-t’il ? Que reste-t’il… La question se pose comme un leitmotiv tout au long de « Despues della revolucccion »
Ce qui est bon pour tous ? Ce qui peut être vu, entendu de tous ? Ce qui nous est commun ? Hannah Arendt analyse très bien ce phénomène dans « Condition de l’homme moderne ». La révolution devrait être bonne pour nous…


De l’intime comme extension politique de la lutte

En quoi donc Dieutre, à travers son œuvre fortement auto-fictionnelle peut-il être politique et se distinguer de cette tendance de recroquevillement égotique dans le quel se réfugient nombre d’artistes, déjà épuisés qu’ils sont par l'indigence de leur propre travaux ?

« L’intime engage forcément une pensée minoritaire ou plutôt une pensée du minoritaire, en ce sens qu’en quelques points de notre vie, de notre travail ou de nos amours, nous sommes obligés de nous définir par ce que nous ne sommes pas et de nous en exclure, par le même mouvement contradictoire »

« L’intime » Elisabeth Lebovici




Cette citation d’Elisabeth Lebovici surligne avec justesse les lignes de fronts sur lesquelles se bat Vincent Dieutre.
l’utilisation de la première personne implique de se placer hors du champ social. Le « je » minoritaire en agrège d’autres avec lui,, désenclave, ouvre, décomplexe…
Ainsi Dieutre se définit en ce sens comme minoritaire ; conduites addictives, homosexuel, , communiste ?…

D’abord, nous pouvons considérer l’intime comme une résistance au concept dans sa préciosité, dans sa fragilité précaire, par son côté labile.
D’autre part, le corps compris dans son intimité n’a cessé d’être un lieu privilégié percé par les flèches saint-sébastiennes de la politique; les luttes des années soixante-dix en sont témoins ; amour libre, avortement contraception, le débat actuel sur le voile intégral en est un autre aussi. Rappelons-nous Gina Pane, Orlan mesurant avec son corps comme étalon… Rappelons-nous aussi que chaque parcelle de liberté n’attend qu’a se faire rogner comme un os par de morbides épigones de l’ordre.

En exergue il semblerait d’abord plus pertinent d’envisager l’œuvre de Dieutre en terme d’intériorité plutôt qu’en celui d’intimité.
L’intériorité de Vincent Dieutre ne se définit pas dans le moule régressif des années 90 où justement l’intime devint pantomime, dans un étalage scénographié, pseudo-subversif et où il fallait cacher par une feuille de vigne ce politique que l’on ne voulait voir… L’intime de Dieutre s’apparente au travail d’Acconci dans le sens où le corps devient lieu de combat et non retrait noyé dans des jérémiades « enkleenexées » de journaux intimes d’écoliers… Vincent Dieutre a encore la grande naïveté ou joue de cette naïveté our

« Prenons parti : l’intime c’est bien. Au cinéma, c’est encore plus net : s’intéresser à l’intime sur grand écran, c’est s’intéresser à la meilleure partie du cinéma vivant. Qu’ils la posent eux-même où qu’on la leur soumette, la question de l’intime concerne majoritairement ce qu’on appelle de bons films… Mais on devra auparavant se débarrasser de l’intimité qui n’est pas la bonne. En gros : l’intimité gênante, celle par qui le fait, n’a rien à voir ou encore la fausse intimité, c’est à dire l’intimité qui fait sa propre réclame, se vend comme telle, pour son potentiel d’excitation morbide …»
Olivier Séguret


Elégie sur un monde défunte

Une danse folle absurde entame le film. Celle d’un vieil homme esquissant seul quelques pas de Tango dans un parc… Des badauds passent indifférents ou presque, certains amusés, d’autres goguenards… Cette danse, séquence récurrente, venant s’inscrire en filigrane tout le long du film, n’est pas sans rappeler « Happy toghether » de Wan Kar Way : histoire de deux jeunes amants épris d’amour dont les corps se rejoignent dans cette danse sensuelle.

Buenos Aires, cette ville si lointaine mais si proche de Paris devient l’écho d’une révolution qui n’est pas venue en France
Vincent Dieutre y cherche le souffle, les traces d’une révolution qui ne pourra plus se passer en Europe, continent vieilli, sclérosé.

Plans fixes, ponctués par des travelling échevelés le long des rues de la ville où les images ne se fixent pas, où la vie défile, ogre insatiable … Quelque fois, la caméra se fixe. Intensité : un mendiant, un sdf, un jeune drogué… Ces présences, aveugles à nos yeux, se tiennent là tapie dans l’ombre, de les recoins, sur les bancs publics aussi. Présences quotidiennes et typiques des grandes métropoles… Dieutre possède cet œil juste qui lui permet de montrer sans démontrer.


La pluie de la séquence finale devient la métaphore d’un monde à changer, à nettoyer, à laver de ces scories…
S’agirait-il aussi de laver le corps de ces amants qui furent beaux un jour mais maintenant vieux et meurtris par l’âge, d’avoir été vaincus par tant de splendeurs physiques conquises et reconquises, prises, puis encore reprises… Délaissées un temps, délaissés pour toujours…
La pluie signifiante du passé faisont table rase !, la pluie du déluge, la pluie du baptème … La pluie tombe sur la citadelle assiégée qu’est devenue Buenos-Aires…
Citadelle assiégée comme l'est la citadelle europe... Mais les murs de Jericho finiront par céder,... Et le déluge n'en sera que plus terrible!
Ainsi peut-être Dieutre pourra-t'il voir, sentir, respirer, un paysage sans oppression, sans-laissés pour compte



Réalisation Vincent Dieutre
Avec Vincent Dieutre, Hugo Martinez,
Raul Dolgiei, Stéphane Bousquet
Images, son et voix Vincent Dieutre
Montage Isabelle Ingold
Enregistrement des voix
et mixage
Philippe Deschamps
Poèmes de Silviana Ocampo, Matilde Alba Swann,
Roberto Juarroz, Pablo Neruda
dits par Ana Canestri
Production Bonne nouvelle productions
Avec la participation de
Tempo Films
Et le soutien de La Région Ile-de-France