« Je
m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon manteau
aussi devenait idéal »
La
bohème Arthur Rimbaud
Avec
la force de la légèreté, de la simplicité, Pat McCarthy, jeune
artiste new-yorkais de 26 ans, s’ancre dans les pas de la Beat
Generation,…. Entre art et littérature, voyages, chroniques,
autofictions prennent une place particulière, comme un envol…..
Pat
Mc McCarthy écrit et imprime des fanzines puis, il les distribue, à
l’occasion de rencontres où simplement à la volée comme une
offrande. . Ceux-ci contiennent des textes, des photos et finissent
par constituer une somme et devient un véritable journal de bord, où
s’entremêlent l’intime et l’événement, au gré des
pérégrinations de l’artiste à travers le monde. Poésies, témoignages, faits réels , vagabondages de la pensée peuplent ces fanzines
Ces
petits fascicules sont, photocopiés en nombres variables, de même
que le nombre de pages n’est pas toujours le même. En un noir et
blanc, très contrasté parfois, ils font une référence explicite à
l’esthétique trashy, de la mouvance « Punk », musique
qui revêt une grande importance chez cet artiste. Le rock n’ roll
vient, en général, nourrir son univers. Par exemple Born to kill le titre de son fanzine est une référence directe à Johnny Thunders "Born to loose"
Born to Kill Fanzines, 2009 |
A
l’instar d’un Kérouac, Pat Mc Carthy ne cesse de bouger. Chaque
ville , chaque village, chaque lieux l’investissent dans le sens
large du terme. Dans ces fanzines, il nous fait part de ses
« Impressions » au sens Coltranien, sur les lieux, sur
ses états d’esprits , sur des évocations… Parfois loin, très
loin de la contrée où il se trouve…
En
parallèle, sont présentées deux pièces en porcelaine, l’une
est dont l’original serait une espèce d’abri, fait de bric et de
broc, c’est en fait un pigeonnier fait de matériel de récupération
divers et l’autre une série d’écuelles posées l’une sur
l’autre. Les mêmes que l’on pourrait retrouver dans les niches
du pigeonnier, Le tout est finement réalisé, mais parfois sur les
assiettes, des empreintes de doigts apparaissent. Ces traces ou
indices ne sont pas anodins. Ils renvoient à la part
autobiographique de l’artiste, celle revendiquée dans les
fanzines..
"Coop, 2013" |
Pat
Mc Carthy élève véritablement des pigeons sur le toit de
l’immeuble qu’il habite à New-York.. Idée farfelue, a priori,
mais les pigeons voyagent eux aussi , ils apportent leurs propres
histoires, leurs propres paysages qu’ils tiennent secrètement.
Qu’il y a –t-il dans la tête d’un pigeon quand il passe de
rebords en rebords, de bâtiments en bâtiments, quand ils
élargissent leurs cercles autour du pigeonnier et s’aventurent de
plus en plus loin ? N’oublions pas non plus qu’un pigeon
sert de messager !
Tout
autant que les Fanzines qui rendent compte d’un concert, d’un
livre sont considéré comme du « Junk » magazine, un
autre point commun, cet oiseau est souvent considéré comme un
animal nuisible, détériorant la pierre par ses étrons, un animal
« Junk » tout comme les papiers trainant au sol !
Alors que paradoxalement, il nettoie le sol de ses détritus, en
véritable vautour urbain…. Il vit parmi nous mais toujours en
marge, à côté…
Nestbowls,2013 |
Mais
la comparaison n’en reste pas là, revenons à l’offrande, Pat Mc
McCarthy offre une part de lui-même, les pigeons qu’il élève,
peuvent être porteurs de nouvelles, Il y a cette idée de vol, de
légèreté, des feuilles, des ramages, de même que les matériaux
employé pour ses sculptures, la porcelaine. Tout semble se jouer
dans l’infra- mince, le précaire de cette cabane,( qui n’est pas
sans rappeler qu’au sol de cette mégapole, des gens vivent dans
les mêmes conditions que ces pigeons) répond au précaire de ces
feuillets. Une légèreté de l’innocence ? Pas si sûr…
Valéry
Poulet
Pat McCarthy
Jusqu'au 18 janvier 2014
Delire Gallery
Rue de Praetere 47D
1050 Brussels
www.deliregallery.com
Pat McCarthy
Jusqu'au 18 janvier 2014
Delire Gallery
Rue de Praetere 47D
1050 Brussels
www.deliregallery.com