28/04/2011

"Can't we go back" by Luna

"Can’t we go back"…  Interrogation, affirmation, invitation ? Le doute plane, reste entier…  Des images apparaissent dans la nuit de l’écran… Divisées… Lucioles fragiles… Des voix off apparaissent aussi, des dialogues de Citizen Kane, en anglais et en russe… De fragmentaires, les images peu à peu emplissent l’écran, jouent d’effets de miroirs, mêmes personnages dédoublés… mêmes décors… Notre vision est prise dans une sorte de kaleidoscope, qui transforme, réarrange, ordonne, regard qui ne peut fixer le moindre point focal… Notre condition face au réel ou au fictionnel des images, choix  qui nous saisissent à chaque instant, où choisir un point de vue relève de la gageure… Voir de l’impossible…
Pourtant l’artiste nous propose deux voies, l’une géométrique, l’autre plus floue… Comme deux appréhensions de la realfiction Elles nous mènerons toutes les deux à une reconstitution finale, d’une scène enfin lisible ? Encore un leurre… Car cette image peut encore à son tour se fragmenter, se disloquer…
Can’t we go back nous engage donc à un retour, mais est-il le bon ? Est-ce la bonne piste ? L’image primitive de « Rosebud » dans Citizen Kane d’Orson Welles…  Peut-être vaut-il mieux jouer « L’idiot », nom d'un restaurant à Saint Petersbourg dans lequel sont tournées ces deux vidéos...